Sans mettre des gants, le bureau de l’Assemblée traditionnelle des peuples Sawa (Ngondo), s’insurge contre une décision de la ministre des Enseignements secondaires défavorables aux Chefs d’établissement originaires du département du Wouri.
Entrée au gouvernement le vendredi 02 mars 2018 à la faveur d’un remaniement ministériel, Nalova Lyonga a effectué le jeudi 13 septembre 2018, son premier vaste mouvement à la tête des Lycées et collèges publics.
Son arrêté portant nomination de responsables dans les services déconcentrés du MINESEC, publié le jeudi 13 septembre, touche toutes les dix Régions du pays.
Mais, le tsunami qui a emporté plusieurs chefs d’établissement d’origine sawa dans le Wouri, leur propre département, a suscité un tollé au sein des peuples côtiers du Cameroun.
LIRE AUSSI: Assassinat des activistes anglophones: Martin Nguelé enfonce Paul Biya
Alors qu’ils avaient bien lancé la rentrée scolaire 2018/2019 dans leur Lycée respectif, Marc Eitel Nseke Edimo Proviseur du Lycée bilingue de Deido, Christine Désirée Bellet-Edimo Proviseur du Lycée Bilingue de New-Bell, Lucie Rose Dikosso Seme Proviseur du Lycée bilingue du Génie militaire de Douala, Marthe Mossoma Ekwalla, Proviseur du Lycée d’Akwa-Nord, Victorine Ndoume Songue Proviseur du Lycée de Japoma à Douala, Jean Alfred Koum Proviseur du Lycée de Makepe, Albert Dikoume Ndoume Proviseur de Nylon Ndogpassi, Rodolf Manfred Ngangue Proviseur du Lycée d’Oyack, ont été tous démis de leurs fonctions le jeudi 13 septembre 2018, deux ans seulement après leur promotion par l’ancien ministre des Enseignements secondaires, Jean Ngalle Bibehe.
Immédiatement après la publication de la décision du nouveau MINESEC, les infortunés ont couru se plaindre auprès des autorités traditionnelles de leur contrée.
« Tout compte fait, les enseignants ont fait part au bureau du NGONDO qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un règlement de compte vis-à-vis du Ministre NGALLE BIBEHE mené par son ancien secrétaire d’Etat et le Directeur Général des enseignements (en place depuis l'ère Bapes Bapes) auxquels l’actuelle Ministre a confié le dossier des nominations.
Le bureau du NGONDO a promis aux proviseurs démis, qu’il ne manquera pas de soumettre ce dossier au SGPR (Secrétaire général de la Présidence de la République, ndlr) et au Ministre de la culture lors des audiences prévues dans la journée du 18 Septembre à Yaoundé » révèle le compte rendu de la réunion que le bureau du Ngondo a tenu le vendredi 14 septembre 2018 à Douala.
Dans le même compte rendu, le bureau du Ngondo fait savoir que « Furent conviés spécialement à cette réunion les 13 proviseurs sawa nommés par le Ministre NGALLE BIBEHE dans le département du Wouri en fin aout 2016, tous ayant été démis et relevés de leur fonction le 13 septembre 2018. Un fait qui a surpris et inquiété les responsables du NGONDO qui voulaient par conséquent en savoir plus sur les raisons d’une telle révocation en masse deux ans à peine après leur promotion » expliquent les chefs traditionnels dans le procès-verbal qui a sanctionné la fin de leur réunion. Ils y ont aussi manifesté leur désaccord vis-à-vis de la décision du ministre des enseignements secondaires qui réinstaure les « déséquilibres qui prévalaient au niveau des responsables des lycées et collèges dans la région du littoral et particulièrement dans le Wouri. Car ce déséquilibre jouait en défaveur de l’environnement sociologique dudit département »
Les membres du bureau du Ngondo annonce une rencontre avec certains membres du gouvernement mardi 18 septembre 2018 à Yaoundé pour trouver une solution au problème que pose le licenciement des Proviseurs sawa dans la ville de Douala.
Ci-dessous, l’intégralité du Compte-rendu de la réunion du bureau du Ngondo. Copie reçue à notre rédaction :
Compte rendu de la réunion du bureau du NGONDO avec les professeurs sawa demis de leur fonction le 13 septembre 2018
LIRE AUSSI: Urgent: les sécessionnistes ont abattu 3 militaires à Ndian
A la demande du chef supérieur du canton BAKOKO (Wouri) et sénateur, M. MADIBA SONGUE, le bureau du NGONDO s’est réuni hier 14 septembre 2018 en présence du Prof NICOLE CLAIRE NDOCKO.
Furent conviés spécialement à cette réunion les 13 proviseurs sawa nommés par le Ministre NGALLE BIBEHE dans le département du Wouri en fin aout 2016, tous ayant été démis et relevés de leur fonction le 13 septembre 2018. Un fait qui a surpris et inquiété les responsables du NGONDO qui voulaient par conséquent en savoir plus sur les raisons d’une telle révocation en masse deux ans à peine après leur promotion.
En effet suite à la nomination de M. NGALLE BIBEHE comme Ministre des enseignements secondaires, les chefs supérieurs de Douala ont eu à l’approcher pour qu’il apporte une correction aux déséquilibres qui prévalaient au niveau des responsables des lycées et collèges dans la région du littoral et particulièrement dans le Wouri. Car ce déséquilibre jouait en défaveur de l’environnement sociologique dudit département pour les enfants du cru qui n’accédaient plus que dans ces établissements moyennant de fortes sommes d’argent. Un phénomène qui n’existait pas quelques années auparavant, grâce à des chefs d’établissements rigoureux et conscients de la composition sociologique des lieux. On peut citer entre autres d’anciens chefs d’établissements comme :
- M. LOUISON NJOH MBONGUE ( Akwa – JOSS)
- MADELAINE AKONO ( Bonaberi)
- Mme NGANDO BLACK (Akwa Nord)
- Mme NGANDO MPONDO ( Deido)
- M. ESSOKE EKOMBO ( Delegué regional)
Leur présence à la tête desdits établissements, avait donnée satisfaction aux autorités traditionnelles ainsi qu’à leurs communautés respectives, tant ils mirent un point d’honneur à tenir compte des données sociologiques des sites d’implantation de leurs lycées respectifs. Leur départ à la retraite, sonna le glas de cette politique avec l’instauration d’un profond déséquilibre.
La nomination de M. NGALLE BIBEHE apporta donc un vent nouveau par la restauration d’un nouvel équilibre sociologique du fait de la nomination de plusieurs responsables d’origine sawa reconnus pour leur expertise et leur expérience. C’est ainsi que furent écartés d’anciens proviseurs dont les dossiers étaient sales et qui faisaient l’objet de notes défavorables de la part des autorités administratives du département et de la région.
Le Ministre NGALLE BIBEHE fut du reste conforté dans leur mise à l’écart, car ces derniers n’hésitèrent pas à se regrouper pour collecter la somme de près de 100 million de FCFA à remettre au ministre pour qu’il les restaure dans leur fonction de proviseurs ; ce qui déplu au Ministre. Les enseignants ont demandé au bureau du NGONDO de vérifier ladite information auprès du Ministre si leurs dires sont mensongers.
Fort curieusement ces enseignants qui furent écartés de la région du littoral y sont revenus en force lors des nominations du 13 Septembre décidées par l’actuelle Ministre des enseignements secondaires en raison des subterfuges initiés par son secrétaire d’état. C’est ainsi que certains desdits proviseurs, jadis révoqués retrouvent des postes de responsabilités dans les établissements où ils ont eu à exercer auparavant tandis que d’autres sont promus dans des lycées prestigieux du Wouri.
LIRE AUSSI: Rentrée 2018: des établissements toujours sans enseignants
Notons au passage que Mme la Ministre ne s’est pas privée à son niveau de promouvoir quatre proviseurs originaires du sud-ouest aux dépends des originaires du wouri qui sont des professeurs de classe exceptionnel et hors échelle. De même ce à quoi le Ministre NGALLE avait mis un terme, on trouve désormais des surveillants généraux promus proviseur sans être passés par le stade de censeur.
Tout compte fait, les enseignants ont fait part au bureau du NGONDO qu’il ne s’agit ni plus ni moins que d’un règlement de compte vis-à-vis du Ministre NGALLE BIBEHE mené par son ancien secrétaire d’Etat et le Directeur Général des enseignements ( en place depuis l'ère Bapes Bapes) auxquels l’actuelle Ministre a confié le dossier des nominations.
Le bureau du NGONDO a promis aux proviseurs démis, qu’il ne manquera pas de soumettre ce dossier au SGPR et au Ministre de la culture lors des audiences prévues dans la journée du 18 Septembre à Yaoundé.